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Ne pas laisser tomber l’environnement

Difficile d’être optimiste tant la conjoncture est en berne. Alors que le besoin de logements est là, le nombre de permis de construire accordés n’en finit pas de chuter. Il a même atteint, en mars 2024, son plus bas niveau historique depuis au moins 2015, selon les données provisoires publiées par le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires le 30 avril. Ainsi, entre avril 2023 et mars 2024, 358 600 logements ont été autorisés à la construction, soit 19,8 % de moins que sur les douze mois précédents. Augmentation des coûts de construction, taux d’intérêts élevés, réduction des dispositifs publics de soutien à l’immobilier neuf sont les raisons les plus souvent invoquées pour expliquer cette dégringolade. Certains y ajoutent le durcissement des normes environnementales. Il est vrai qu’il est actuellement de bon ton de rendre, quel que soit le secteur d’activité, les réglementations environnementales responsables de tous les maux. Mais ne pas les prendre en compte aujourd’hui revient à payer très cher demain les adaptations rendues nécessaires en raison du dérèglement climatique. Car, parallèlement, les scientifiques nous apprennent que l’Europe, et particulièrement celle de l’Ouest, est la plus exposée du globe. Depuis les années 1980, le climat européen s’est réchauffé deux fois plus vite que dans le reste du monde, peut-on lire dans le rapport 2023 du programme européen Copernicus publié le 22 avril. Neuf, rénovation, crise ou pas crise, ne pas s’y intéresser serait une erreur fondamentale. D’autant que les industriels, les architectes, bureaux d’études, les entreprises ont beaucoup appris et savent concevoir des bâtiments vertueux. Il serait dommage de les couper dans leur élan.

Stéphane Miget, rédacteur en chef