Atrium 100

Témoins de passage…

Nous sommes tous de passage, certes, mais toutefois nous aimons nous attarder et musarder au gré des rencontres, des paysages, d’une atmosphère, bref de la vie que nous aimons de manière intrinsèque. Pour nous inscrire, en toute conscience, dans le fil du temps et de l’espace, nous devons emprunter le chemin déjà tracé pour en tracer un à notre tour. Dans l’univers, tout est lié en un mouvement continu alors que l’Homme se revendique en individu libre de ses choix. Apprivoiser ce gouffre paradoxal demande connaissance et sang-froid. S’inscrire dans la continuité nous permet de remettre en perspective nos actions dans un cycle universel. Transmettre en est la condition sine qua non. Ce passage de relais entre générations dessine une permanence qui nous dépasse, mais nous transcende également. Le patrimoine bâti porte la trace de ces existences passées et constitue notre “héritage”, car on possède un patrimoine, mais on fait fructifier un héritage afin de le transmettre à nouveau. Ainsi devrait aller la sobriété que nous demande l’époque. Prendre soin de l’existant afin d’économiser les ressources, éviter la gabegie foncière et l’usage immodéré de matériaux ultratransformés sources de déchets ultimes et d’émissions de gaz à effet de serre. La pérennité des savoir-faire nous permet de ne pas insulter l’avenir et de préserver voir de redécouvrir des techniques de construction qui portent en elles des vertus d’économie de moyens devant lesquelles nous devons nous interroger.

Depuis 21 ans, en 100 numéros (voir page 11), comme un éclaireur curieux et attentif, Atrium suit, pour vous, cette trace ténue mais tenace.

Bernard Lechevalier
Rédacteur en chef