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Ne rien lâcher

Depuis le début de l'année, les discussions autour des politiques climatiques et des réglementations environnementales s'intensifient. Si la décarbonation du bâtiment est sur toutes les lèvres, elle demeure fragile dans les faits. Le risque ? Une sortie de route en 2028, une échéance toute proche. Le Plan national d'adaptation au changement climatique, la mission confiée à Robin Rivaton sur l'évolution de la RE 2020 et les critiques croissantes sur la loi ZAN convergent toutes vers cette question centrale : allons-nous tenir le cap ou baisser la garde ?

Tout est clair et documenté. Le Haut Conseil pour le climat insiste sur l'urgence d'agir, tandis que Météo France nous présente une France à +4°C, un futur désormais plausible, qui devrait résonner comme un avertissement. Pourtant, certains, pour ne pas les citer - les sénateurs avec le recul sur la loi ZAN -, ajustent déjà les objectifs en toute légitimité, réduisant les marges de manœuvre et créant des signaux faibles qui mettent à la mal la cohérence.

Pour la RE 2020, le cap de 2028 reste fixé, mais chaque compromis, chaque assouplissement mal maîtrisé nous éloigne des objectifs climatiques. Il est important de se rappeler que les solutions existent et sont accessibles. Que ce soit à travers des modes constructifs innovants, des leviers technologiques ou des transformations urbaines, les outils pour décarboner sont déjà en place. Ils ne demandent qu'à être utilisés pleinement et efficacement. L'enveloppe du bâtiment a un rôle déterminant à jouer dans cette transition. Alors non, nous ne lâcherons rien. Ni sur les objectifs. Ni sur la rigueur. Ni sur la nécessité d'agir immédiatement.

Stéphane Miget - Rédacteur en chef