5Façades 161

Ce début d’été est le plus torride que nous ayons jamais connu. Le Sud-Est de la France et l’Europe du Sud étouffent, l’Ouest des États-Unis bat des records de température, le Québec n’en finit pas de brûler... Nous faut-il encore des preuves du dérèglement climatique. L’urgence est là et les scientifiques du Giec nous l’expliquent, le point de non-retour est proche. Nous savons que le secteur du bâtiment au sens large est en première ligne pour réduire une bonne partie de l’impact carbone de nos activités. Architectes, ingénieurs, entreprises et industriels, y travaillent certes, mais avec plus ou moins d’entrain et d’ambition. Et ce n’est pas assez, il va falloir accélérer sérieusement. Accélérer aussi sur la question du confort d’été, à l’intérieur comme à l’extérieur. On en parle mais la prise de conscience n’a pas encore eu lieu. Le débat sur la végétalisation des villes montre une forme de résistance des stakhanovistes de la minéralisation et de l’imperméabilisation à tout-va. Concernant les bâtiments, les pouvoirs publics sont à la traîne, la RE2020 aborde mollement la question, pourtant essentielle car de santé publique. Si sur les plans conceptuel et constructif, les solutions existent pour amoindrir les chocs thermiques, elles ne sont pas adaptées sur le long terme à un réchauffement au-delà de 2°C. Or c’est le long terme qui doit nous occuper, et tout de suite ! La réflexion à mener au plus vite ? Comment l’enveloppe des bâtiments nous aidera-t-elle à supporter des températures de plus en plus fortes.

Stéphane Miget,

rédacteur en chef