L'Atelier Bois 232

Alors que la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris a mis en lumière les talents de tant d'artisans ayant œuvré, ces cinq dernières année, à cette prouesse technique, morale et financière, on peut se demander s'il y a lieu de parler d'"effet Notre-Dame". 

À la lecture du "baromètre de l'artisanat", étude trimestrielle réalisée par l'Institut supérieure des métiers (ISM) avec le soutien de la MAAF, on a tendance à le croire. Ce baromètre compare les effectifs des filières de formation en patrimoine bâti et métiers d'art entre 2018 et 2023. Beaucoup sont en forte progression comme ceux des CAP charpentier bois (+44 %), ébéniste (+31 %) ou couvreur, zinguerie, tailleur de pierre... Le dynamisme du secteur n'est pas démenti par une hausse moyenne du nombre d'entreprises de près de 50 %. Une bonne nouvelle, car ces activités, majoritairement implantées dans des secteurs ruraux souvent oubliés, perpétuent des savoir-faire et traditions séculaires. Cette renaissance ne doit pas non faire oublier que d'autres compétences se raréfient au point de menacer disparaître comme celles de briquetiers, tuiliers ou rotiniers. 

Bâtir une cathédrale fait appel à de multiples métiers, c'est une œuvre commune. Soyons fiers de cette renaissance, mais vigilants et préservons notre savoir-faire "bois", soyons les humbles héritiers des glorieux charpentiers de Notre-Dame.

Bernard Lechevalier