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Augmentation exponentielle du coût de l’énergie liée au conflit russo-ukrainien, crise climatique chaque jour plus palpable, et voilà que le président Emmanuel Macron parle de la fin de l’abondance et appelle à la « sobriété ». Un mot que le personnel politique voulait éviter de prononcer. C’est raté. Aujourd’hui, il est à la une des médias et d’aucuns s’effraient. À tort. Car la sobriété n’est pas l’opposé de l’abondance. Rappelons la définition du Giec, donnée dans son rapport d’avril 2022 : « Un ensemble de mesures et de pratiques du quotidien qui permettent d’éviter la demande en énergie, afin de garantir le bien-être de tous dans le respect des limites planétaires. » Pas de dimension punitive, comme l’explique Frédéric Bailly, postdoctorant et enseignant-chercheur à GEM1  : « On pense toujours la sobriété comme une réduction de la consommation ou de la demande, alors qu’en fait, l’enjeu est d’abord de repenser et de modifier nos manières de consommer. L’idée est de questionner nos besoins, afin de réduire la consommation des ressources. La sobriété ne relève donc pas de la privation ou de la restriction. » Appliquée au secteur du bâtiment, cette réflexion ramène au Manifeste de la frugalité heureuse et créative, porté par les architectes Dominique Gauzin-Müller et Philippe Madec, qui ne dit rien d’autre : frugalité ou sobriété n’empêchent pas la créativité, elle est juste à réinventer.

Stéphane Miget

Rédacteur en chef